En ces deux derniers jours pluvieux avant les congés d’automne, s’est tenu le deuxième volet de notre visite avec les 3ᵉA et les 3ᵉC au musée des Beaux-Arts de Bordeaux avec comme fil rouge la représentation du sens du toucher dans les œuvres : comment représenter dans une couche de pigments et par un jeu d’ombres, la transparence d’une dentelle, le nacré d’une peau, l’éclat d’une cuirasse ou encore le soyeux d’un col de fourrure ou bien la douceur luxueuse d’un pourpoint de velours ?
Comment faire ressentir la sensation d’une veine qui pulse ou du moelleux d’un oreiller sous une tête au repos dans une statue taillée dans un bloc de marbre ?
Selon le jour de visite, accueillis par un·e médiateur·rice au fait de notre démarche ou pas, selon qu’il ou elle a été prévenu·e de notre postulat artistique, va s’improviser une lecture d’œuvres ou bien se dérouler un parcours entre les œuvres qui mettent en scène notre sujet d’étude, le toucher et sa représentation dans l’art.
Les élèves vont découvrir et apprécier, avec des degrés divers selon l’ennui ou leur taux de glycémie, l’enlèvement de Lucrèce et sa dénonciation sans équivoque de la violence sexuelle, qui sera reprise en écho dans une autre œuvre qui présente la même Lucrèce qui s’apprête, contrite, à s’ôter la vie.
Plus loin, Saint-Sébastien qui, en dépit des flèches qu’on retire de son corps, à la lumière d’un clair-obscur de lanterne ne peut cacher son extase.
De même, la Marquise du Châtelet, femme de lettres et de sciences au siècle des Lumières, qui fut la traductrice des principes de Newton et la tendre amie de Voltaire, qui pose, dans une représentation académique, entre rose aux joues et dentelles, parmi les symboles discrets de son érudition.
Sans oublier, l’Apollon de marbre qui expose fièrement au visiteur sa splendeur canonique.
Nous avons pu admirer également Rosa Bonheur qui a su capturer pour l’éternité la fougue en mouvement d’une troupe de chevaux.
Enfin, Mozart expirant, dans une dernière composition, qui semble si léger et si frêle dans son bloc de pierre qui nous le montre ciselé dans son fauteuil aux mille détails de tissus, de motifs et de plis.
Ainsi s’achève la découverte du MusBA qui aura fait découvrir, un peu, à nos élèves le patrimoine muséal de leur ville et appréhender quelques œuvres et courants artistiques afin d’en apprécier la beauté picturale ou la puissance sculpturale.
Qui sait si cela ne donnera pas à certains l’envie de revenir ou bien d’en faire le sujet de leur oral du DNB ?